Au CŒUR des ONDES

jeudi 27 juin 2013

N°48- Au CŒUR des ONDES. Champs électromagnétiques en question F.Ndagijimana/F.Gaudaire - Dunod - 02/13 - 188 pages - Lecteur concerné.

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RÉSUMÉ : Principes de fonctionnement et applications des ondes électromagnétiques dans l’intention d’informer sur les mécanismes en jeu et de mieux apprécier les risques éventuels (pollution invisible et nocivité) sur les personnes (malaise, effets à long terme) et d’offrir ses ailes au principe de précaution.

MOTS CLÉ : antenne, réseau, exposition, débit d’absorption.

Les AUTEURS : Fabien NDAGIJIMANA : professeur (Université J.Fourrier -Grenoble). François GAUDAIRE : ingénieur (Centre Scientifique & Technique du Bâtiment- Grenoble)

Dossier labouré sur les champs électromagnétiques (EM), de la théorie simplifiée aux applications environnementales intensives (communication) usant sur notre quotidien sans pour autant provoquer quelques craintes, sinon malaises sociétaux.

Les premiers chapitres (1-8) traitent de généralités sur les grandeurs associées aux ondes électromagnétiques (EM), leurs modes de transmission (modulation, démodulation, multiplexage), ainsi qu’un aperçu sur les diverses antennes. Les anciens programmes de TS poussaient parfois plus loin leurs sillons ! Mais l’objectif ici est de comprendre les mécanismes en jeu pour appréhender les risques éventuels liés à l’exposition des personnes.

Comment les OM interagissent-elles avec les matériaux (9,10) ? Comment fonctionnent les matériaux de blindage (cage de Faraday, textiles et papiers étanches) ? Des concepts (champ proche, champ lointain, interférences liés à des réflexion, diffraction, polarisation) sont évoqués pour justifier les variations d’amplitude lors du déplacement à la réception par exemple. Avec le blindage et les brouilleurs il s’agit de saisir comment on se protège des OEM (exemple du four à micro onde à 2,45GHz et de sa grille).

La compatibilité électromagnétique/CEM (11,12) étudie les interactions EM entre équipements électriques et électroniques (perturbations rayonnées, courants parasites). Le marquage CE (Conformité Européenne) a été crée pour imposer une législation d’harmonisation technique européenne. (Limites d’émission des appareils et installations).

Comment fonctionne un réseau de téléphonie mobile (13) ? L’essentiel sur le principe d’un réseau cellulaire GSM (Global System for Mobile communications) ou UMTS (normes Universal Mobile Télecomunication System), sur les générations successives 2G, 3G, 4G, sur le comment est dimensionné une station de base, la puissance émise pour un téléphone mobile. Le lecteur trouvera, schémas à l’appui, matière à mieux saisir suivant la bande passante de ses acquis.

Les technologies Wi-Fi & leurs applications sans fil (14) permet de disposer d’un réseau local (WireLess Area Network) d’une portée de quelque dizaine de mètres, d’une puissance maximale de 0,1W, défini par des normes (2,4 et 5,2GHz). La technologie Bluetooth (bande ISM), de courte portée (≤ 20m) et à faible débit complète les applications. La fourniture d’accès à Internet sans fil se met en place avec les réseaux WiMAX (3,4/3-6GHz) pour le haut débit. Les réseaux pour radio et télédiffusion (15) concernent la TMP et TNT pour utilisateurs en situation de mobilité. Le passage au tout numérique permettant entre autre la transmission de plus de programmes sur un même canal.

Les interactions OEM (non ionisantes)/matière vivante (16) analysées concernent la circulation de courants électriques et les échauffements. Ils peuvent entraîner des effets biologiques : stimulation de tissus excitables (système nerveux, muscles vers 100kHz, effets thermiques vers 10MHz), les 2 effets pouvant coexister. Le paramètre dosimétrique de référence est le débit d’absorption spécifique (DAS/SAR) défini comme la puissance absorbée par unité de masse de tissu (W/kg). La prise en compte des ces effets dus aux radio fréquences et les différentes configuration d’exposition (17) reviennent sur les concepts de zone de champ propre (Téléphone mobile, Clé USB, 3G, WiFi) et de champ lointain (station de base de téléphonie mobile, émetteurs radio & télédiffusion) et que l’on peut qualifier de subi. Les caractérisations de l’exposition, les méthodes de mesure où interviennent fantômes et simulateurs, conduisent à une évaluation de critères de conformité concernant le choix de valeurs limites d’exposition recommandées (18) par la commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP/IRPA). Un facteur de sécurité de 10 (tests animaux) conduit à 0,4W/kg pour les travailleurs et 0,08W/kg pour la population, 2W/kg pour 10g de tissus pour des expositions plus localisées.

*Le lecteur motivé ou militant trouvera divers tableaux détaillés ainsi qu’une annexe et un glossaire très utile (mais pas de bibliographie ?), au cas où, malgré le caractère très conservatif des hypothèses sur ces références, il resterait critique (sceptique) sur ces analyses d’universitaires. La probabilité que les nombreux paramètres caractérisant l’exposition (polarisation du champ, profil du signal, taille du sujet, posture du sujet, caractéristiques diélectrique des tissus…) influencent simultanément et négativement, reste supposée très faible. L’occasion est alors offerte d’(ab)user du principe de précaution… Mais rien n’interdit aussi de remettre en question l’usage fait de ces moyens dits d’information et de communication mis à notre disposition sur le quotidien, géré sur un temps propre et si mal apprivoisé par l’ensemble de nos horloges.

Jacques CAZENOVE - 27/06/13