Pour une ÉCONOMIE du BIEN COMMUN

jeudi 23 mai 2013

N°66 - POUR UNE ÉCONOMIE DU BIEN COMMUN
G.Delacôte/Ch.Morel-Manifestes - Le Pommier - 03/12 - 215 pages - Tout lecteur citoyen.

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RÉSUMÉ : Manifeste pour une invitation à passer à l’action, pour le mieux-être de tous. Vision de la société construite sur un meilleur équilibre entre Etat, entreprises privées et organismes à but non lucratif. Des pistes à développer un troisième secteur de l’économie française, une économie du bien commun, œuvrant dans l’intérêt général.

MOTS CLÉ : équitable, économie du bien commun, mieux être, solidaire.

L’AUTEUR : Goéry DELACÔTE est physicien éducateur. Membre de l’Académie des technologies, cofondateur de la Cité des Sciences & de l’industrie. A dirigé At-Bristol et l’Exploratorium (San Francisco). Christelle MOREL est journaliste en économie sociale et solidaire et des conditions de travail.

Né d’un sentiment d’urgence et d’un désir de partage d’expérience, ce projet de développer l’économie de bien commun (EBC) a pour objectif d’améliorer les choses pour l’ensemble de la société, sans volonté de profit au niveau des acteurs. Troisième secteur de l’économie, ne concernant ni le public, ni le privé à but lucratif, il œuvre dans l’intérêt général . Faire de l’EBC un pilier de la société française et dont la réussite passe par la mobilisation et l’enthousiasme de chacun. Scientifique de formation et entrepreneur social de pratique, G.Delacôte a dirigé de grandes institutions à but non lucratif dédiées à l’éducation scientifique dont l’Exoploradôme (1998) géré par Savoir apprendre (association loi 1901). L’ouvrage se présente sous forme de questions posées par la journaliste Ch.Morel spécialisée en économie sociale et solidaire (ESS) et du monde du travail. L’ensemble en 4 parties, se veut constituer un manifeste de propositions, d’une invitation à passer à l’action pour créer des emplois en grand nombre et contribuer à la réforme de l’État. L’EBC, concept et projection de ce que pourrait être notre pays si on lui offrait cette chance !

La première partie détaille le programme pour agir dont les idées fortes sont : créer une conscience collective de l’EBC, soutenir et promouvoir le secteur EBC, rééquilibrer les 3 secteurs (public, privé, EBC) de l’économie, encourager l’innovation sociale, favoriser les bonnes pratiques sociales.

Dans la seconde partie on s’interroge en 51 points, sur le pourquoi et le comment développer une EBC. 4 ensembles de réponses sont analysés, face à un secteur du bien commun éclaté, divisé. Comment passer d’une ESS (1), à une EBC comprise comme 3° pilier de la société et dont l’objectif reste l’intérêt général ? Quelle forme et quelle ampleur l’engagement de l’État pourrait-il prendre ? Quelles seraient les priorités et à quelles difficultés faut-il s’attendre en marge de programmes d’investissements d’avenir (PIA) en cours de mise en place ?

Pour l’émergence de l’EBC, il faut redéfinir la place des 3 secteurs (2), revoir le partage des tâches et les collaborations entre secteurs. On évoque le rôle et la main mise de l’Etat, le rééquilibrage des partenariats, ce qu’on attend des politiques, du mécénat, des acteurs de la finance, de l’évaluation à justifier de l’efficacité. Enfin faire évoluer l’efficacité, modifier le droit, autour d’une diversification des sources de revenu, de plus d’autonomie selon la structure de bien commun possible (association, fondation, entreprise, coopérative). Quels modes de financement, quelles dépendances des financeurs (donateurs, État) pour optimiser les diverses implications ?

Comment sont organisés les acteurs de l’EBC (3), quand il s’agit avant tout d’inventer de nouvelles formes de management participatives et efficaces. Comment les sociétés à but non lucratif d’intérêt général devraient-elles être dirigées ? Gestion de compétences, de diversité, de flexibilité pour plus de créativité de l’organisation et d’épanouissement des collaborateurs sur l’exemple d’expériences anglo-saxonnes. Motiver, écouter, respecter, reconnaître et évaluer le travail, plus de justice, (limite dans les écarts de salaire), bien-être à construire son propre parcourt dans un travail au cœur du système ; autant de concepts concernant ce management soucieux d’une image de marque destinée aussi aux donateurs. Quel rôle à tenir pour les syndicats , comment donner un sens nouveau à ces filières qui visent l’intérêt général quand c’est la société toute entière qui se doit de reconnaître l’immense valeur ajoutée à l’économie en termes de service rendu aux citoyens.

Ultime questionnement sur l’EBC, sa dynamique de changement et son impact sur la société (4). Sur la cohésion sociale, la solidarité, sur la création de richesses, en terme de création d’emploi mais aussi sur le savoir, l’enseignement et la laïcité. Une meilleure autonomie se doit d’imposer des garde-fous stricts à satisfaire un socle de savoir commun bien pensé, où innovation et compétitivité seraient sources d’idées neuves.

Après avoir présenté le programme de l’EBC, puis développé les arguments sous forme de questions réponses, la 3° partie présente en complément, de courtes précisions, des pratiques comparatives, des analyses historiques et statistiques. Nous concernent plus spécialement, l’autonomie des universités, leur gouvernance, la répartition des rôles, leur financement, mais encore, la nécessité de rendre à la société ce qu’elles leur doivent, sachant que l’État n’a plus le monopôle de l’intérêt général.

La conclusion de ce manifeste est destinée à donner le coup d’envoi à passer à l’action. Faire en sorte que le lecteur s’approprie l’essence de l’ouvrage et légitime la nécessité de ce tiers secteur qu’est l’Économie de Bien Commun (EBC). La diffusion de la culture scientifique & technique tient un rôle essentiel dans cette quête d’humanité où il importe de s’approprier le vrai savoir moderne comme urgence stratégique pour un vaste progrès de notre conscience collective.

Jacques CAZENOVE - 04/10/12.